Une virée en Bourgogne. Il y a quelques jours lors de notre première visite à Lyon, nous avons dégusté un bourgogne rouge qui nous a réjouis, le Mercurey 1er Cru «Les Veleys» du Domaine François RAQUILLET. J’ai communiqué avec eux pour savoir si nous pouvions aller les visiter et goûter leurs autres cuvées. La réponse a été:
Bonjour,
Je vous remercie pour votre message. Je peux vous recevoir mercredi 13 entre 9h et 12 h ou jeudi 14 aux mêmes horaires.
Nous sommes en congés à partir du 15 août.
Merci de m’indiquer par retour si vous envisagez de passer par Mercurey.
Cordialement,
E. Raquillet
Nous avons donc choisi le jeudi, c’est à dire aujourd’hui. Mercurey est à deux heures de route et il nous faut partir de bonne heure. Petit déjeuner, casse-croûte pour le dîner, programmation du précieux GPS et hop! En voiture sur les routes sinueuses, par de beaux petits villages, jusqu’à l’autoroute. Le temps est gris, mais le soleil fait des apparitions et nous donne espoir. Après un certain temps, des vignes apparaissent. Nous passons par le Beaujolais pour nous rendre en Bourgogne. Nous reconnaissons des noms et des lieux que nous avons visités précédemment avec Olivier, dont le pigeonnier de Bagnols. Un panneau nous annonce notre entrée en Bourgogne. Le paysage de fait plus plat qu’en Beaujolais, le vignoble aux 1000 collines. En Bourgogne les pentes sont douces. Il y a parfois de la vigne jusque sur le bord de l’autoroute.
Le GPS indique la sortie, nous approchons de Mercurey à l’heure prévue. Le domaine en est un parmi tant d’autres. Nous y sommes accueillis par l’épouse du viticulteur, Emmanuelle. C’est une rencontre qui fait pouet. Madame Raquillet semble avoir plus hâte aux vacances et à notre départ qu’à nous faire découvrir la production de son domaine. Elle arrive même à nous faire sentir nonos d’avoir demandé à goûter la cuvée «Révélation» en premier. On ne le sait pas nous… il fallait nous conseiller madame… Enfin, nous arrivons à avoir un début de conversation avec elle quand finalement on entend une auto arriver et elle nous fait comprendre que notre temps avec elle est terminé. Décidément, espérons qu’ailleurs ils seront plus accueillants. Nous repartons tout de même avec une bouteille de Mercurey 1er Cru cuvée «Révélation» 2012 qui sera une des quatre bouteilles qu’on a le droit de ramener au Québec. Où aller maintenant? Ghislaine se souvient du papier qu’Agnès nous avait préparé et du Château de Meursault. J’avais oublié de les prendre avant de partir.
Nous décidons de nous y rendre en empruntant la Route des Grands Crus de Bourgogne. Santenay, Chassagne-Montrachet, Puligny-Montrachet sont des noms de villages avant d’être des noms d’appellation de vin. À Puligny-Montrachet, je n’en peux déjà plus et je fais demi-tour pour revenir au village que nous avions dépassé et où il y a une cave de dégustation. Nous y dégustons en majorité des vins blancs, car Puligny-Montrachet est réputée pour ses très grands vins blancs élaborés avec le cépage chardonay. C’est un vrai régal! Difficile de recracher un tel nectar, mais il le faut puisque je conduis. De toute façon, on goûte tout de même le vin en s’en enduisant la bouche comme il le faut avant de recracher. Ici, notre coup de cœur va du côté d’un blanc, le Puligny-Montrachet 1er Cru «Hammeau de Blagny» 2012. À titre d’exemple, un autre «Hammeau de Blagny» à la SAQ est vendu la bagatelle de 91,75$ la bouteille. Nous nous trouvons privilégiés d’être ici et d’en goûter plusieurs.
Nous poursuivons notre route vers Meursault. Le château en est un vrai, un domaine avec des bâtiments majestueux. Ils offrent une visite des caves des XII, XIV et XVIème siècles et dégustation. Nous choisissons la totale, la dégustation Grands Terroirs. Visite des caves et dégustation commentée de 8 vins dont 4 Premiers Crus et un 1 Grand Cru. Nous ne sommes pas venus jusqu’ici pour nous contenter des crus génériques. Les caves, qui peuvent accueillir jusqu’à 700 000 bouteilles et 2 millions de litres de vin, sont très impressionnantes. Ça sent bon le vin en train de vieillir. À la fin de la visite des caves se trouve le caveau de dégustation et notre guide dégustationnel. Nous goûtons à huit vins exceptionnels, dont notre coup de cœur de la journée et sûrement du voyage est le Corton Grand Cru 2012, un rouge élaboré avec le cépage pinot noir. Ça doit être le meilleur vin que j’ai bu de ma vie. Dès le premier contact avec les papilles et la langue, on sent qu’on est ailleurs et que c’est exceptionnel. Celui-là je ne le recrache pas et je veux en savourer chaque molécule en pensant que c’est pour vivre une telle expérience qu’on est venu en Bourgogne. Long en bouche, fin, soyeux, du fruit en explosion tout en conservant un équilibre entre tanins, fruits et acidité… C’est du grand art, les mots me manquent, mais j’en ai des frissons tellement l’émotion provoquée par ces quelques millilitres de vin est forte. J’en rapporte une bouteille dans mes bagages. Autre coup de cœur du cœur du côté blanc, le Meursault 1er Cru Les Charmes 2009, un autre vin exceptionnel. Lui aussi fera partie des 4 bouteilles que je ramènerai dans mes valises. Nous pouvons aussi garder les verres qui sont sérigraphiés à l’effigie du château. Cela fera un beau souvenir. Nous voulons goûter d’autres 1er crus et nous décidons d’aller visiter un autre château, celui de Marsannay-la-Côte.
En route nous croisons Pommard. Puis nous décidons de faire un arrêt à Beaune et de marcher dans sa vieille ville. Beaune se surnomme la «Capitale des Vins de Bourgogne» et cela semble vrai. Il y a du vin, de la vigne, du vigneron, du caviste et du négociant partout. La vieille ville est très belle et nous mangeons notre sandwich sur une petite place où se trouve un carrousel. Le soleil est revenu pour nous réchauffer pendant notre repas.
Nous reprenons la route qui nous fait croiser Aloxe-Corton, Ladoix-Serrigny, Comblanchien et ses carrières de pierres, Nuits-Saint-Georges, Vosne-Romanée, Chambolle-Musigny, Morey-Saint-Denis, Gevrey-Chambertin, Brochon, Fixin et arrivons à Marsannay-la-Côte, notre dernière destination de ce périple en pays Bourguignon. Ici, au Château Marsannay, nous sommes plus directs et demandons au très sympathique jeune guide d’aller directement déguster de grands vins. Il nous prépare un choix de 5 grands vins, 4 rouges, le Marsannay Les Grandes Vignes 2009, le Gevrey-Chambertin 1er Cru 2011, le Vosne-Romanée 1er Cru En Orveaux 2010, le Clos de Vougeot Grand Cru 2008 et 1 blanc, le Puligny-Montrachet, Cuvée de Maizière 2009. Tous de très grands vins dont nous nous régalons, mais là encore, le Clos de Vougeot Grand Cru 2008 est dans une classe à part. Ce sera la 4e bouteille que nous rapporterons au Québec. Nous regagnons la voiture et prenons le chemin le plus rapide pour retourner à Chambost Longessaigne, car il reste près de trois heures de route à faire. En route, nous discutons de ce que nous avons aimé de cette journée extraordinaire. Tous ces beaux noms de villages ne seront plus que des mots imprimés sur des bouteilles de vin, ce sera maintenant des images, des saveurs et de très beaux souvenirs.