C’est notre dernier matin à Chambost Longessaigne. Nous mangeons les pâtisseries que nous avions achetées à Panissières avant-hier. Nous profitons de la cour intérieure et du soleil. Ghislaine écrit un mot à Agnès, je fais les valises. Ghislaine photographie les chats et leur dit un petit mot d’adieu, je photographie l’intérieur de la maison pour le souvenir. Nous fermons les valises, vérifions plutôt deux fois qu’une que nous n’avons rien oublié… Derniers adieux à cette belle maison, où nous avons été bien pendant près de trois semaines.
Lorsque nous chargeons les bagages dans la voiture, Lily semble vouloir nous retenir. Ghislaine en est émue et verse une larme. Nous avons un pincement au cœur de quitter ce bel endroit et cette région que nous avons appris à aimer.
Direction Lyon où Yvonne et Georges nous prêtent leur appartement. Cela nous évitera de retourner à Chambost Longessaigne après le souper de ce soir et d’être plus près de l’aéroport dimanche.
Arrivés à Lyon, Yvonne est là pour nous accueillir et nous fait faire le tour du propriétaire. Quelle gentillesse! Nous partons ensuite explorer le quartier de la Croix Rousse. De retour à l’appartement pour 19 heures, je me change et nous partons à la recherche d’un taxi pour nous rendre à l’Auberge du pont de Collonges, le restaurant du grand chef Paul Bocuse. J’ai réservé il y a deux mois. Une folie… Une expérience qu’on ne fera qu’une fois… Le taxi est difficile à trouver à Caluire-et-Cuire. Il nous a fallu aller dans un hôpital pour demander qu’ils en appellent un. Nous avons eu peur d’arriver en retard au restaurant.
Arrivés à Collonges au Mont d’Or, nous sommes impressionnés. Un groom noir avec son petit casque de Spirou nous accueille. Le maître d’hôtel, après un regard de reproche à mes sandales, se souvient de la table de monsieur Bonneau sans regarder sur sa feuille. La neuf. C’est chic, c’est classique, c’est traditionnel. Nous choisissons le menu Grande Tradition Classique. Le sommelier me propose la carte des vins qui a l’épaisseur d’un dictionnaire. J’y choisis un Condrieu Pierre Gaillard 2012. Je ne peux résister à ce vin que nous avons tant aimé l’autre soir. Ça commence avec un amuse-bouche de crème de tomate, purée d’avocat et algues aux crevettes pour accompagner l’apéritif, un verre de champagne rosé. Le foie gras est délicieux avec sa sauce au fruit de la passion et sa polenta qui nous réconcilie avec cet aliment. Suit une soupe aux truffes, couronnée de pâte à croissant qu’il faut casser pour accéder à la soupe, raffinée, délicate et parfumée. Pendant le souper, madame Bocuse elle même, du haut de ses quatre-vingts et quelques années, vient nous saluer et nous souhaiter un bon repas. Elle fait de même à toutes les tables. Vient ensuite une sole dans une sauce à la crème, un granité des vignerons du Beaujolais délicieux. On a déjà plus faim. Suit l’impressionnante volaille de Bresse en vessie «Mère Fillioux», puis un plateau de fromages des mieux garnis que nous ayons vu. On nous sert ensuite un prédessert, une mousse au chocolat et à la cerise. Ghislaine y goûte et je finis sa portion. On dépose sur notre table un plateau de mignardises et les desserts sont disposés autour de notre table avec cérémonie. C’est l’abondance. Ici, on n’est pas limité à un dessert. On peut tous les essayer si l’on veut. C’était aussi comme ça pour les fromages. Nous demandons au serveur de nous mettre deux portions de tarte aux framboises et des tartelettes dans une boîte pour apporter avec les mignardises. On déjeunera avec ça demain matin. Un café, une infusion et un taxi s.v.p.!
Nous rentrons à l’appartement repus. C’est drôle, le GPS du taxi a fait la même erreur que le nôtre et nous a mené à la même impasse.
Bonne nuit, m’sieurs, dames.