
L’OACI
Encore une fois situé dans la magnifique maison de l’OACI, avec un accès wifi impeccable, le webcom09 se déroule aujourd’hui de 8h à 18h. Une très grosse journée de conférences, de table ronde, de réseautage, et pour moi, de twittage intensif doublé d’un essai de mise à jour de ce billet en temps réel. Je vous suggère aussi les articles des autre blogueurs officiels, Diane Bourque, Benoît Descary, et de Jérôme Paradis, qui pourront vous donner un point de vue différent sur cet événement stimulant.

Shel Holtz
8h – La journée commence par la conférence d’ouverture de Shel Holtz (Holtz Communication + Technology) intitulée «Transparence tactique. La valeur de l’accès à l’information en entreprise». Son message est simple et clair. À l’aide de plusieurs cas, il démontre les nombreux avantages d’une transparence stratégique pour l’entreprise. Les dirigeants de l’entreprise doivent s’impliquer et montrer l’exemple pour que l’organisation se transforme en organisation transparente. Transparence ne veut pas dire diffusion totale incontrôlée de l’information non plus, certaines informations étant de nature non publique. Le web social est selon lui la clé du succès de la transparence stratégique. Selon lui, l’information doit être transparente est publique, claire et précise. L’entreprise doit passer de la culture du réactif à celle du proactif. De toute façon, il prétend que le contrôle l’information n’existe plus à cause des réseaux sociaux. En contrepartie, les médias sociaux aident les entreprises à être plus disponibles pour leurs clients. La transparence tactique permet que les autres parlent de notre entreprise dans les réseaux sociaux.

Benoît Descary
8h50 – Benoît Descary nous parle et nous fait quelques démonstrations de Google Wave. C’est un outil en développement, encore imparfait, mais qui devrait connaître du succès dans quelques années, ± 2011, selon lui. Wave pourra être installé localement sur le serveur de l’entreprise pour permettre la collaboration des employés. Il décrit les usages de Wave: travail collaboratif, gestion de projet, service à la clientèle, collecte d’info, crowdsourcing, wiki, téléconférence évoluée, FAQ, B2B et B2C. Wave deviendra un écosystème dont de nombreux usages restent à découvrir et à inventer. Aujourd’hui, Wave est encore en développement, trop complexe, instable, mais très intéressant. Il nous conseille tout de même de l’utiliser pour nous approprier cette plateforme au potentiel énorme. Se l’approprier nous permettra de nous préparer, d’en découvrir des usages et être prêt quand la plateforme sera rendue publique. À surveiller sans faute.

Jerome Hellio
10h – Jérôme Hellio de Radio-Canada, nous présente la conférence «Étude de cas: D’une émission télé à un vrai projet multiplateforme.» Pour lui, la clé du succès est le contenu et il faut se concentrer sur ce qui est porteur et laisser tomber le reste pour éviter le syndrome de la pizza insipide. Il nous parle du succès du cas des Invincibles qui dépasse les attentes jusqu’en Europe. Il nous indique que travail en amont est important pour planifier, intégrer le multiplateforme à la structure même du projet dès le départ. Il nous parle aussi de l’émission Tout sur moi , qui comme les Invincibles a vu le contenu de l’émission influencé par la communauté web. Il nous parle enfin de contenu original sur le web, Mère indigne, qui a un tel succès que la websérie deviendra une émission de télévision dans les prochains mois.
10h40 – C’est l’heure du panel: «Le métier de journaliste est-il en danger?» avec Dominic Arpin (Le patrouilleur du Web ), Arnaud Aubron (Rue89), Raynald Leblanc (Journal de Montréal) et Philippe Marcoux (Radio-Canada). Les avis sont partagés. Les journalistes du Journal de Montréal sont plutôt craintifs (ça se comprend) et aimeraient encadrer cette transition dans le respect de certains individus (dépassés?). Philippe Marcoux s’inquiète de la perte des revenus des médias traditionnels et de son impact sur les salles de nouvelles. Il considère que la machine ne va pas très bien partout dans ce domaine. Il craint l’avènement de petits robots qui sortiront de la copie. Désolé monsieur Aubron, je vous ai Twitté sous le nom d’Audron pendant toute la conférence. Selon lui, Rue 89 pratique journalisme de conversation. C’est un constat violent de rupture avec le modèle traditionnel où les journalistes deviennent des animateurs de communauté dont ils se nourrissent aussi. Dominic Arpin lui, a décidé de démissionner pour devenir mon propre média. Il avoue qu’il ne vit pas de mon blogue, mais cela m’ouvre des portes qui débouchent sur des revenus. Cela lui sert aussi à bâtir une communauté, une crédibilité et à se mettre en marché. Le débat qu’on espérait n’a pas eu le temps de se développer, faute de temps.

panel-journalisme

Philippe Martin
11h20 – Je choisis d’assister à la conférence «Comment bâtir le Lifestream de votre organisation: captation, tri et diffusion des contenus» donnée par Philippe Martin. Après quelques petits problèmes informatiques, monsieur Martin nous fait la démonstration de l’utilité des fils RSS pour surveiller l’information, la trier et la redistribuer. J’avoue que je m’attendais à une perspective inverse, c’est-à-dire, comment une entreprise doit procéder pour construire un Lifestream. Vivement le repas…

Shel Holtz
13h30 – Je retourne écouter l’impressionnant Shel Holtz pour sa conférence «Vos employés sont votre marque !». Toujours bien documenté, monsieur Holtz commence sa conférence en nous disant qu’aujourd’hui, nous sommes tous des médias. Il nous présente le cas d’IBM, où les employés peuvent évangéliser les produits et services de la compagnie mieux que n’importe quelle campagne de publicité. Là où une autre organisation aurait peur de ce que les employés pourraient dire, ils répondent: «Nous avons engagé nos employés, pourquoi ne leur ferions pas confiance». Pour encadrer l’utilisation des réseaux sociaux, la compagnie s’est dotée d’une politique d’utilisation très claire. In nous indique que 44% des entreprises bloquent l’accès aux réseaux sociaux à leurs employés et que cela réduit l’engagement des employés. Il en est tellement convaincu qu’il a mis sur pied «Stop Blocking» un répertoire d’informations sur le sujet. D’après lui, traiter les employés comme des canaux de diffusion permet de développer la culture de l’engagement et leur permettent de créer une expérience positive de la marque. À cet effet, il nous présente plusieurs cas où des employés ont transformé une expérience de marque négative en intervenant et en la rendant positive. Le service à la clientèle 2.0 n’est plus la (seule) responsabilité du service à la clientèle. Les employés sont aujourd’hui, des producteurs de contenu qui renforcent la marque, s’ils sont encadrés par une politique corporative claire. Merci monsieur Holtz pour ces propos inspirants.

Patrice-Guy Martin
14h10 – J’assiste à «Étude de cas: 15 ans sur le Web : ce que nous avons appris» de Patrice-Guy Martin. Ici aussi, le titre m’a induit en erreur. Là où je m’attendais à une conférence générale sur les 15 dernières années du web, j’ai eu droit au point de vue et à l’expérience de monsieur Martin sur le magazine Direction informatique au cours des 15 dernières années. Cette expérience s’est construite, entre autres, sur le développement de 7 versions du site web, sur le passage à du du contenu unique au web en 2000 et à un contenu distribué par différents canaux aujourd’hui. Pour lui, les clés de la réussite par la connaissance de ses lecteurs, une conception adéquate, la capacité à générer du trafic, avoir le bon synchronisme pour rejoindre ses lecteurs, choisir le bon format pour la bonne communication, la relation à long terme en développant des liens durables, miser sur la création de contenu. Il définit le média d’aujourd’hui comme un intermédiaire dont le rôle est de rassembler un auditoire en lui offrant un contenu approprié.

Patricia Tessier

Stéphane Bousquet
14h50 – J’assiste au panel: «Les médias ont-ils un avenir mobile?» où interviennent Stéphane Bousquet de l’ONF, Patricia Tessier de Sun Media. Le mobile y est présenté comme un combo social, local, en temps réel avec tendance de réalité augmentée. Monsieur Bousquet nous fait part que l’ONF est surpris par le succès de leur nouvelle application iPhone, car la génération C ne connaît peu ou pas l’ONF. Madame Tessier nous donne son point de vue en nous disant que le mobile n’est pas un ordinateur, c’est autre chose et que le mobile et le web sont deux volets différents d’une stratégie média intégrée. Selon Bousquet, la mobilité au Canada est en retard, étude de l’OCDE à l’appui et elle est jusqu’à 6 fois plus cher qu’au Japon. Pour Tessier, l’infrastructure filaire très abordable nuit à la pénétration du mobile, de plus, le Canada est un grand pays avec densité de population faible. Bousquet nous indique que ça fait 5 ans que c’est l’année du mobile, mais qu’aujourd’hui, la technologie est mature et il ne reste qu’à développer le marché. Tessier et Bousquet ne sont pas impressionnés par les stratégies actuelles sur mobile, personne n’a trouvé le bon filon. Selon Bousquet, l’espace mobile en 2009 est équivalent au web en 1999, le gizmo est plus important que le contenu. Les panellistes nous font part des tendances mobiles. Pour madame Tessier, utiliser le levier des réseaux sociaux via le mobile et la géolocalisation. Pour Bousquet, la tendance est la réalité augmentée et à offrir de la vraie concurrence au iPhone.

Sean Moffit
15h50 – Le marathon se poursuit avec les conférences publiques gratuites. Sean Moffit nous présente «Les marques Wikis: comment créer de la valeur dans un marché contrôlé par les consommateurs» ou comment appliquer le «marketing du bouche-à-oreille». Il nous présente de (trop?) nombreuses diapositives pour illustrer 15 mythes en 15 minutes sur les réseaux sociaux. Selon lui, il y a un fossé culturel entre les marketters et les socialwebers et ça n’est pas un mythe. Il nous indique que plus de la moitié des entreprises consultées dans une recherche utilisent les médias sociaux à l’interne seulement. Il nous fait part que les coûts de support diminuent à 1/15 du coût de support habituel, de laisser un utilisateur répondre à un autre. Pour ce faire, les mots clés sont la communauté, l’engagement et l’exclusivité. Il déclare qu’une communauté n’a pas nécessairement à être grosse, puisque 80% des communautés ont moins de 10 000 personnes. De toute façon, un petit groupe crée le contenu pour le reste des lecteurs. Il termine son sprint par cette pensée très sage: «Remember, this is a human thing».

Bill Ives
16h10 – Maintenant au tour de Bill Ives de nous présenter «Twiitter pour les affaires n’est pas un oxymore». Il nous trace son récent parcours où il est passé de sceptique à évangéliste de Twitter. De sa conférence, je retiens que la plupart des gens, dont moi, passent par ces étapes et qu’il faut utiliser Twitter pour le comprendre et découvrir sa valeur. Il compare Twitter à une conversation de machine à café mondiale. Pas bête! Plus sérieusement il considère Twitter comme un gestionnaire de connaissances personnelles permettant de filtrer l’information en utilisant des personnes à qui l’on a accordé une crédibilité. Il conclut avec le fait que trouver sa voix sur Twitter demande de la pratique.

Sylvain Grand’Maison
16h30 – C’est maintenant l’impayable, le très drôle Sylvain Grand’Maison de nous présenter «Le Bon, la Brute et le Truand: les expériences Web des médias traditionnels». Il nous laisse le loisir d’identifier qui est qui en nous présentant les présences web des trois réseaux de télévision francophone et des trois grands journaux du Québec. Hilarant et instructif. Cela fait du bien de se dilater la rate et de voir en condensé, les erreurs et les quelques bons coups que font ces grand médias. Sylvain, avec sa grande expérience des médias sociaux brosse un tableau, somme toute peu reluisant. Je lui décerne le premier prix de l’humour et le premier prix du design pour la beauté de sa présentation, déformation professionnelle oblige, comme il le dit.

Catalina Briceno
16h50 – La journée se termine, pour moi, car des obligations m’appellent ailleurs, avec Catalina Briceno nous présente «À la conquête du Far Web !», une conférence où elle nous parle du fââââmeux modèle d’affaires. Vous comprendrez que je suis moins que plus touché par ces préoccupations matérialistes. Selon elle, le problème actuel de l’industrie est qu’on s’empêche d’essayer des choses sous prétexte qu’il n’y a pas de modèle d’affaires. L’absence de modèles d’affaires étouffe la créativité, dit-elle. La conquête du territoire web revient aux producteurs indépendants et les risques qui viennent avec. Elle nous indique qu’il y a une trentaine d’entreprises de webtv à Montréal. Elle termine en nous conseillant d’agir maintenant et d’explorer les opportunités pour nous mettre en relation et rester à l’affût.
À 17h10, je suis absent pour le panel «Nouveaux modèles d’affaires: L’avenir des médias passe-t-il par le Web?», mais je crois bien que la réponse devait être oui… Ve vais aussi rater le cocktail webcom. Dommage, cela m’aurait permis de remercier les conférenciers, l’équipe du webcom09 qui m’a fait confiance, plus particulièrement Claude Malaison et de saluer les amis de la communauté web 2.o. Rendez-vous au printemps prochain pour la 8e édition du webcom10.

Philippe Bonneau