Surcharge cognitive et sociale façon web 2.0

Aujourd’hui, je m’interroge sur une idée qui n’est pas nouvelle, car Alvin Toffler en parlait déjà en 1970,dans son livre «Le choc du futur». Un extrait de Wikipédia synthétise ses idées:

En 1970 dans Future Shock, il écrit : «le choc du futur est le stress et la désorientation provoqués chez les individus auxquels on fait vivre trop de changements dans un trop petit intervalle de temps.» Ces changements qui nous dépassent sont de trois types:

  • Premièrement la transience qui peut être traduite par brièveté. La brièveté des choses : nous jetons nos possessions pour en acquérir de nouvelles. La brièveté des endroits : nous quittons les endroits qui nous on vu naître pour de nouveaux. La brièveté des gens : nous perdons le contact avec nos anciens amis et connaissances et nous avons du mal à créer un contact avec de nouveaux. La brièveté des organisations : les sociétés gouvernementales et les sociétés commerciales créent de nouvelles positions seulement pour mieux les reformer et les changer. La brièveté de l’information : les connaissances scientifiques et populaires ne sont pas figées et s’accroissent de façon rapide et permanente.
  • Deuxièmement, la nouveauté. La nouveauté des sciences, qui progresse et qui changera peut-être l’espèce humaine ou la combinera avec des machines. La nouveauté des relations sociales, dans des structures familiales en remaniement permanent.
  • Troisièmement, la diversité. La diversité des choix, la diversité des sous-cultures et des spécialités, la diversité des modes de vie. Cette diversité permet aux individus de se trouver, de s’individualiser au sein d’une société dans laquelle ils se ne sont jamais reconnus.

Sa prédiction était que dans quelques décennies, les hommes seraient «malades du changement». Force est de constater que l’homme s’adapte. La multiplication des canaux de communication a été décuplée en l’espace de quelques années par l’apparition des fils RSS, MSN, Facebook et Twitter, entre autres, et se poursuit de manière exponentielle.

À titre d’exemple, j’ai en ce moment, 240 Twits, 1071 articles RSS, et 17 courriels non lus. Vais-je tout lire, certainement pas, je n’en ai pas envie ni le temps. Je vais utiliser une aptitude qui s’est développée au fil des ans pour «scanner» rapidement toute cette information et y repérer les choses qui sont vraiment significatives et pertinentes pour moi, celles qui piquent ma curiosité…

De quoi est composée cette masse d’information? De lettres de nouvelles et de fils RSS auxquels je me suis volontairement abonné et de personnes que j’ai acceptées comme amis sur Facebook ou comme personnes, groupes ou entreprises que j’ai choisi de suivre sur Twitter. J’ai ensuite classé et organisé ces différents flux d’informations en catégories et en sous catégories, ce qui me permet de focaliser sur un sujet plus ou moins précis selon mes besoins, plutôt que d’avoir un fouillis d’information de différents sujets en vrac.

Cela me permet de sélectionner avec soin les sources que j’observe et je fais régulièrement le ménage. Tiens, cette personne fait plus souvent que d’autres choses part de ses états d’âme sur Twitter, et hop, d’un clic droit de la souris, je ne la suis plus. Une autre cite souvent une source que je trouve pertinente, et hop, d’un clic droit de la souris, je l’ajoute et au passage je la classe dans un sujet auquel je l’associe, design, veille, logiciel, web2, science, architecture et ainsi de suite. De quelques clics bien placés, je peaufine et j’améliore l’étendue de ce que j’observe.

Malgré cette abondance d’information, la surcharge cognitive que prévoyait monsieur Toffler, connais pas. Je sais par contre que la capacité de scanner l’information s’est développée au fil du temps. Certainement un mécanisme d’adaptation en réponse à cette sollicitation de plus en plus grande. Cela n’a pas que des côtés positifs. Par exemple, si je scanne un courriel plutôt que de le lire, je risque de focaliser seulement sur des mots clés et passer à côté du message. Cela m’est arrivé plusieurs fois. Toutefois, les bénéfices que j’en retire pour ma vie professionnelle et personnelle sont considérables.

Parfois, lorsque je pense à avant et après Twitter, c’est presque comme si j’avais l’impression d’avoir été «aveugle», tellement cet outil de communication m’a révélé de choses que je ne connaissais pas, m’a ouvert des paysages que j’apprends à explorer et à découvrir, m’a fait connaître des personnes virtuellement et personnellement… Bien sûr, dans toute cette masse d’information il y a beaucoup de bruit, me direz-vous. Je vous répondrai que dans l’océan, il y a une huître à l’intérieur de laquelle il y a une perle. Faites comme Pablo Picasso, ne cherchez pas… trouvez!

Pendant ce temps, je développe des nouvelles stratégies, je surnage dans l’information, je survis à la surcharge cognitive, et je découvre le monde.