Webcom Montréal (mars) 2009 le bilan Bonneau

Webcom 2009 sera pour toujours marqué dans ma mémoire comme ma première expérience de «blogueur officiel» d’un événement d’envergure. Mais tout a commencé le jeudi 19 mars 2009, au colloque du MATI, «Le Web 2,0, les réseaux sociaux et l’éducation». C’est là que j’ai rencontré Claude Malaison pour la première fois et conversé avec lui, virtuellement sur Twitter et physiquement avec lui. C’est aussi à cette occasion que j’entendis parler pour la première fois de webcom qui en était pourtant à sa 6e édition.
À partir de ce moment, j’ai ajouté Claude dans mon réseau personnel et j’ai commencé à suivre ses écrits dans le web social, jusqu’au jour où il Twitte ce message:
«Il reste 3 places pour devenir blogueur officiel au webcom…»
J’ai soumis ma candidature et j’ai eu la chance d’être sélectionné! Moi un outsider, un gars qui vient du domaine de l’éducation, pas plus bizness que ça?
Bloguer le webcom 2009 en direct, ça commence lundi par des 5 à 7 préwebcom, où nous nous distribuons les conférences, pour nous assurer que tout sera couvert avec intérêt. Mardi, c’est à un 7 à 9 conférenciers-blogueurs que nous sommes conviés, histoire de faire connaissance et de préparer le terrain, mais attention! Ça commence de bonne heure le lendemain et la journée est très bien chargée.
Mercredi 13 mai 2009, enfin le webcom
7h, une balade en métro pour me rendre l’Organisation De L’Aviation Civile Internationale, lieu ou se déroule la conférence. Le lieu impressionne, on y entre pas comme dans un moulin. La fouille, le vide-poche, le sac aux rayons x, oups! Monsieur, nous vous confisquons le canif suisse qui vous sert de porte-clef, vous pourrez le récupérer à la sortie. Merde, ils m’avaient fait le même coup la dernière fois que je suis allé aux États-Unis… j’aurais dû y penser… heureusement qu’ils n’ont pas vu l’exacto dans mon sac, j’en aurais été quitte pour une fouille complète… Je vais chercher ma cocarde, wow, elle est classée à part, avec le mot «production» imprimé en rouge.
7h30, j’enfile quelques brioches, me verse un café, que je m’éclabousse allègrement sur ma chemise blanche. Direction toilette pour essayer de réparer les dégâts. Ça commence bien, ça doit être la nervosité.
8h, ça y est, ça commence… et pas par n’importe qui, une grosse pointure ce Marc Canter et pas que physiquement. Il est un des cofondateurs de MacroMind en 1984 qui est devenue ensuite Macromedia. J’espère que la connexion Wifi sera assez solide. Elle livrera la marchandise, même aux heures de pointe. Bravo! C’est un aspect critique de mon travail aujourd’hui. Monsieur Canter nous parle de comment bâtir un «Open Mesh», d’API bidirectionnel, de collaboration citoyenne dans un projet se déroulant à Seattle (si je me souviens bien), le Digital City project. Ouf! Tout un changement de paradigme pour une personne qui a contribué personnellement à l’émergence de logiciels propriétaires comme Flash ou Director. On se réjouit toutefois de cette (r)évolution. La journée est très bien partie!
8h50, j’assiste à la conférence «L’optimisation ergonomique : Faites mieux avec peu !» de Anastasia Simitsis. Pour la nouveauté des idées, ici on repassera. La conférencière nous offre un «Utilisabilité 101», bien fait et divertissant, malgré les problèmes techniques qui l’obligent à faire changer ses écrans par langage par signes, son collègue situé dans la régie ne pouvant l’entendre. Je remarque au passage que HMV et Rogers ne font sûrement pas partie de la clientèle de w.illi.am/, l’entreprise pour laquelle madame Simitsis travaille, car ils servent de contre-exemples et se font littéralement varloper. Il me semble que j’aurais choisi des entreprises ne faisant pas affaires au Québec, mais bon, je n’étais pas le conférencier. Je crois que cette communication était trop basique pour le niveau d’expertise de l’assistance. On a quand même aimé se faire rappeler qu’un bouton ou un lien doivent être prévisibles par l’utilisateur et nous espérons que la tendance mondiale vers une plus grande simplicité déferlera sur le Québec bientôt. Ah oui, j’oubliais, maquetter, papier crayon c’est encore utile et c’est peu coûteux ;¬)
10h, je me dirige dans la salle où Caroline Allard, cette grande philosophe méconnue (un petit clin d’œil pour elle si elle lit mon texte), nous parlera de «L’identité corporative au sein des réseaux sociaux». Je vous l’avoue tout de suite, c’est mon coup de cœur de la journée. Madame Allard et ses complices d’Exvisu ont développé un outil d’analyse et de visualisation du web social. À partir du cas de Tim Horton, nous avons découvert que les francophones et les anglophones n’ont pas la même expression de ce que représente cette marque pour eux, quand ils s’expriment sur des blogues ou des forums… Fascinant. Il y a là une idée porteuse, être capable de faire l’analyse d’une identité numérique à partir du web social, c’est une science en devenir. Malheureusement, les images présentées ne nous permettaient pas de bien voir les cartes conceptuelles ou les cartes de publics que madame Allard nous a présent. La carte conceptuelle permet de visualiser avec quels concepts les gens parlent d’un sujet dans le web social. Ainsi, Inter Pares, le 2e cas présenté, a réussi à faire augmenter très substantiellement les dons en ajustant sa campagne suite à une telle étude. Ce type de recherche nous permet même de mesurer le changement d’identité dans le temps. La carte de publics quant à elle, permet de segmenter les publics, de voir qui parle de nous spontanément dans le web social. Elle précise au passage que les données provenant de Twitter sont plus «pures», car contenant moins de «bruit». Voici bien une vertu de la limite des 140 caractères. Merci Caroline Allard, grande philosophe méconnue, c’est pour des conférences comme celle-là qu’on doit fréquenter des événements comme webcom 2009.
10h40, Charles Nouyrit poursuit sur cette lancée en nous parlant de «L’identité numérique : Les enjeux majeurs du Web2.0». D’emblée, je remercie monsieur Nouyrit d’avoir résisté à l’envie de nous faire un pitch de vente de son «produit», myid.is. Il nous a offert ses idées sur le sujet en précisant qu’il y a très peu de solutions pour certifier l’identité numérique actuellement. Il m’a fait prendre conscience que l’idée d’anonymat est une nécessité aussi importante que la certification de l’identité et qu’une solution gouvernementale ne pouvait être envisagée sans la perte de l’anonymat. Très pertinent et préoccupant.
11h20, le marathon se poursuit avec Martin Lessard, qui présente «Étude de cas : Crowdsourcing: mettre la foule à profit». Il nous a fait nous questionner sur ce principe intéressant de Crowdsourcing (désolé, il n’y a pas de mot français pour ce néologisme et j’ai fait une requête à l’OQLF). Comment les utilisateurs peuvent-ils ajouter de la valeur à notre produit? Les «données» étant devenues la nouvelle richesse, les utilisateurs peuvent-ils générer des données? Pouvons-nous voir au-delà de la prochaine courbe grâce à la communauté? La communauté comme groupe idéateur devient-elle le nouveau brainstorm de masse? Nous avons aussi compris à travers l’étude de cas présentée que la communauté devait être entretenue, l’activité générant de l’activité… enfin, en guise de conclusion, je cite cette phrase très sage «Au début d’une communauté il n’y a personne, la communauté c’est nous». Encore une fois, une présentation très pertinente.
12h, le dîner enfin, je commençais à m’autodigérer. Les sandwichs sont raffinés, savoureux, au dessus de la moyenne. On aurait préféré des assiettes plus écologiques et une meilleure «utilisabilité» de la minuscule truelle qui faisait office d’outil à manger la mousse au chocolat servie pour dessert.
13h30, j’assiste à «Comment l’intelligence artificielle révolutionnera l’expérience client et maximisera vos investissements en marketing» donné par Sylvain Paillard de Guidyu. J’avais de grandes attentes face au titre de cette communication et je suis resté sur ma faim. Il y avait pourtant du potentiel en démarrant la conférence avec un constat comme  «L’approche traditionnelle ne fonctionne pas, place à l’intelligence artificielle». Selon monsieur Paillard, la clé sera l’auto adaptation du système aux besoins des utilisateurs. Il demande aussi «pourquoi décider à l’avance pour l’utilisateur quelle sera l’organisation de l’information d’un site»? Améliorer l’expérience utilisateur «automatiquement»… devient-il un rêve accessible? Je n’en ai pas eu la preuve. J’aurais peut-être dû aller la quérir au kiosque de Guidyu, ce que je n’ai pas fait. Pas assez convaincu, mea culpa. Toutefois, il nous a dit que le site de Corbeil Électroménagers, un de leurs clients, serait à surveiller dans les prochaines semaines, comme un exemple d’application de ces idées potentiellement novatrices. Thomas, sors de mon corps! Attendons de voir, laissons la chance au coureur.
14h10, j’attend avec impatience la conférence «La Gestion du risque et de la sécurité des documents électroniques confidentiels», sujet qui me préoccupe beaucoup professionnellement. Le présentateur pressenti, monsieur Stéphane LeSieur, a dû être remplacé à pied levé Brian Donovan, auquel je lève mon chapeau. Toutefois, la présentation en a souffert et s’est transformée en démo d’Adobe LiveCycle® où monsieur Donovan a sécurisé un PDF d’Hydro Québec devant nous.
14h50, je me rend à la présentation de madame Patricia Tessier, intitulée «Marketing : La crise comme source d’innovation». Ce fut une conférence joyeusement animée et pleine d’humour. Malheureusement, c’est le moment que Twitter a choisi pour nous faire faux bond. Après avoir essayé désespérément de me reconnecter pendant quelques minutes, avant que je comprenne que les serveurs de Twitter étaient en maintenance, j’ai finalement pu me concentrer sur la conférence. J’en retiens des idées sur la survie et le renforcement de certaines marques grâce au web social, ces mêmes marques qui étaient condamnées par certains experts. Aussi, l’idée que dans cette ère du web social, la franchise et le fait de faire ce que l’on promet était primordial, comme en témoigne le cas Bixi et de ses faux blogueurs.
15h50, le dernier sprint, une débute par «Le principe de divergence» d’Hervé Fischer, le scientifique philosophe nous a entretenu sur sa vision de l’évolution humaine marquée par ce qu’il nomme divergence. Pour lui, l’évolution humaine ne s’exprime pas seulement de manière biologique, mais aussi par la pensée et les idées, car l’évolution de l’espèce humaine s’est accélérée et a produit des mutations par les idées. Il précise que la technologie est capable de créer la divergence dans notre évolution, mais pas jusqu’à endosser le discours de l’utopie technoscientifique de gens comme Ray Kurzweil. Toujours intéressant monsieur Fischer.
16h10, c’est au tour de Jessica Lipnack de nous livrer un vibrant «Please network!» comme conclusion à sa conférence «La Charte Numérique : Comment encourager la transparence à travers toute l’entreprise». Elle nous y a fait visualiser la «géographie» du gouvernement américain, une vue en réseau et une manière vraiment intéressante de visualiser une chose si complexe. Wow! Elle nous a fait prendre conscience que nous somme aveuglés par notre perception (fausse) de notre organisation et des organisations en général. Selon madame , la hiérarchie a une forme de losange et non de pyramide… Il faut maintenant juxtaposer la somme des réseaux d’information, sociaux, de personnes, de positions pour se doter d’une nouvelle vue d’ensemble. Brillant!
16h30, Gabe McIntyre, le plus «métaphysique» des conférenciers nous a fait beaucoup réfléchir dans sa conférence «Gérer son I-dentité numérique jusqu’à l’E-mortalité Web». Il suggère qu’aujourd’hui, c’est une bonne idée d’offrir le «nom du bébé.com» comme cadeau de baby shower. Il prétend que nous somme tous en train d’archive de notre vie personnelle en ligne et que c’est notre notre héritage virtuel aux générations futures. Il nous questionne «Que restera-t-il de vous sur internet après votre mort?», «Voudrez vous être effacés ou être gardés en mémoire?», «Combien d’entre vous ont spécifié des instructions pour le virtuel dans leur testament?», «Nos présences virtuelles pourront-elles continuer à communiquer après notre mort?»… Les données que nous créons aujourd’hui seront notre communication avec les cultures du futur… Pertinent, dérangeant, urgent de réfléchir à cela, car, l’e-mortalité virtuelle est en cours de réalisation dès aujourd’hui.
16h50, Cyrille de Lasteyrie alias Vinvin vient nous faire la dernière communication, sur un air humoristique et très drôle, en l’occurrence, «Réseaux sociaux : voulez-vous être mon ami (ou follower, fan, listener, etc.) ?» Très difficile à résumer ce Vinvin, pour qui «Confirmer» ou «Ignorer» un ami dans Facebook, là ou la vie commence et où nous somme tous les paparazzis des autres, ce n’est pas rien, c’est méchant! En nous confiant qu’il rêve qu’Ashton Kutcher le Twitte, car il veut sortir de l’anonymat, il nous présente sa plus fameuse création, j’ai nommé «Le graphe Enberg». Décidément hilarant monsieur Vinvin.
17h10, un panel animé par Marc Canter de BroadbandMechanics, regroupant Patrick Chanezon de Google, Evan Prodromou d’Identi.ca et Allen Tom de Yahoo termine la journée en discutant du sujet «Open Web».
Vraiment ouvert à tous les usagers ?». Chacun y va de sa vision de l’open web, mais tous ne s’entendent pas sur les manières d’y arriver. À les entendre, j’ai l’impression que ce n’est pas demain la veille. Mais enfin, ils sont au moins tous assis sur la même scène et discutent et brassent des idées, très civilement ensemble, c’est déjà ça.
18h, snif, c’est fini, j’ai adoré mon expérience et remercie particulièrement Claude Malaison et l’équipe de webcom 2009 pour m’avoir donné cette opportunité. Je remercie aussi mes collègues blogueurs officiels, Bertrand Duperrin, Jérôme Paradis, Kim Vallée et Frédéric Harper, avec qui j’ai eu beaucoup de plaisir à collaborer et que j’ai appris à mieux connaître, car, voyez-vous, derrière tous ces caractères, ces pixels et ces URLs, il y a avant tout, de très belles personnes. Direction party webcom.

Webcom 2009 sera pour toujours marqué dans ma mémoire comme ma première expérience de «blogueur officiel» d’un événement d’envergure. Mais tout a commencé le jeudi 19 mars 2009, au colloque du MATI, «Le Web 2,0, les réseaux sociaux et l’éducation». C’est là que j’ai rencontré Claude Malaison pour la première fois et conversé avec lui, virtuellement sur Twitter et physiquement avec lui. C’est aussi à cette occasion que j’entendis parler pour la première fois de webcom qui en était pourtant à sa 6e édition.

À partir de ce moment, j’ai ajouté Claude dans mon réseau personnel et j’ai commencé à suivre ses écrits dans le web social, jusqu’au jour où il Twitte ce message:

«Il reste 3 places pour devenir blogueur officiel au webcom…»

J’ai soumis ma candidature et j’ai eu la chance d’être sélectionné! Moi un outsider, un gars qui vient du domaine de l’éducation, pas plus bizness que ça?

Bloguer le webcom 2009 en direct, ça commence lundi par des 5 à 7 préwebcom, où nous nous distribuons les conférences, pour nous assurer que tout sera couvert avec intérêt. Mardi, c’est à un 7 à 9 conférenciers-blogueurs que nous sommes conviés, histoire de faire connaissance et de préparer le terrain, mais attention! Ça commence de bonne heure le lendemain et la journée est très bien chargée.

Mercredi 13 mai 2009, enfin le webcom

shapeimage_1

L’édifice de l’Organisation De L'Aviation Civile Internationale

7h, une balade en métro pour me rendre l’Organisation De L’Aviation Civile Internationale, lieu ou se déroule la conférence. Le lieu impressionne, on y entre pas comme dans un moulin. La fouille, le vide-poche, le sac aux rayons x, oups! Monsieur, nous vous confisquons le canif suisse qui vous sert de porte-clef, vous pourrez le récupérer à la sortie. Merde, ils m’avaient fait le même coup la dernière fois que je suis allé aux États-Unis… j’aurais dû y penser… heureusement qu’ils n’ont pas vu l’exacto dans mon sac, j’en aurais été quitte pour une fouille complète… Je vais chercher ma cocarde, wow, elle est classée à part, avec le mot «production» imprimé en rouge.

7h30, j’enfile quelques brioches, me verse un café, que je m’éclabousse allègrement sur ma chemise blanche. Direction toilette pour essayer de réparer les dégâts. Ça commence bien, ça doit être la nervosité.

198-Canter_marc-1.jpg

Marc Canter

8h, ça y est, ça commence… et pas par n’importe qui, une grosse pointure ce Marc Canter et pas que physiquement. Il est un des cofondateurs de MacroMind en 1984 qui est devenue ensuite Macromedia. J’espère que la connexion Wifi sera assez solide. Elle livrera la marchandise, même aux heures de pointe. Bravo! C’est un aspect critique de mon travail aujourd’hui. Monsieur Canter nous parle de comment bâtir un «Open Mesh», d’API bidirectionnel, de collaboration citoyenne dans un projet se déroulant à Seattle (si je me souviens bien), le Digital City project. Ouf! Tout un changement de paradigme pour une personne qui a contribué personnellement à l’émergence de logiciels propriétaires comme Flash ou Director. On se réjouit toutefois de cette (r)évolution. La journée est très bien partie!

221-anasa.jpg

Anastasia Simitsis

8h50, j’assiste à la conférence «L’optimisation ergonomique : Faites mieux avec peu !» d’Anastasia Simitsis. Pour la nouveauté des idées, ici on repassera. La conférencière nous offre un «Utilisabilité 101», bien fait et divertissant, malgré les problèmes techniques qui l’obligent à faire changer ses écrans par langage par signes, son collègue situé dans la régie ne pouvant l’entendre. Je remarque au passage que HMV et Rogers ne font sûrement pas partie de la clientèle de w.illi.am/, l’entreprise pour laquelle madame Simitsis travaille, car ils servent de contre-exemples et se font littéralement varloper. Il me semble que j’aurais choisi des entreprises ne faisant pas affaires au Québec, mais bon, je n’étais pas le conférencier. Je crois que cette communication était trop basique pour le niveau d’expertise de l’assistance. On a quand même aimé se faire rappeler qu’un bouton ou un lien doivent être prévisibles par l’utilisateur et nous espérons que la tendance mondiale vers une plus grande simplicité déferlera sur le Québec bientôt. Ah oui, j’oubliais, maquetter, papier crayon c’est encore utile et c’est peu coûteux ;¬)

193-caroline_4.jpg

Caroline Allard

10h, je me dirige dans la salle où Caroline Allard, cette grande philosophe méconnue (un petit clin d’œil pour elle si elle lit mon texte), nous parlera de «L’identité corporative au sein des réseaux sociaux». Je vous l’avoue tout de suite, c’est mon coup de cœur de la journée. Madame Allard et ses complices d’Exvisu ont développé un outil d’analyse et de visualisation du web social. À partir du cas de Tim Horton, nous avons découvert que les francophones et les anglophones n’ont pas la même expression de ce que représente cette marque pour eux, quand ils s’expriment sur des blogues ou des forums… Fascinant. Il y a là une idée porteuse, être capable de faire l’analyse d’une identité numérique à partir du web social, c’est une science en devenir. Malheureusement, les images présentées ne nous permettaient pas de bien voir les cartes conceptuelles ou les cartes de publics que madame Allard nous a présent. La carte conceptuelle permet de visualiser avec quels concepts les gens parlent d’un sujet dans le web social. Ainsi, Inter Pares, le 2e cas présenté, a réussi à faire augmenter très substantiellement les dons en ajustant sa campagne suite à une telle étude. Ce type de recherche nous permet même de mesurer le changement d’identité dans le temps. La carte de publics quant à elle, permet de segmenter les publics, de voir qui parle de nous spontanément dans le web social. Elle précise au passage que les données provenant de Twitter sont plus «pures», car contenant moins de «bruit». Voici bien une vertu de la limite des 140 caractères. Merci Caroline Allard, grande philosophe méconnue, c’est pour des conférences comme celle-là qu’on doit fréquenter des événements comme webcom 2009.

213-Charles_Nouyrit.jpg

Charles Nouyrit

10h40, Charles Nouyrit poursuit sur cette lancée en nous parlant de «L’identité numérique : Les enjeux majeurs du Web2.0». D’emblée, je remercie monsieur Nouyrit d’avoir résisté à l’envie de nous faire un pitch de vente de son «produit», myid.is. Il nous a offert ses idées sur le sujet en précisant qu’il y a très peu de solutions pour certifier l’identité numérique actuellement. Il m’a fait prendre conscience que l’idée d’anonymat est une nécessité aussi importante que la certification de l’identité et qu’une solution gouvernementale ne pouvait être envisagée sans la perte de l’anonymat. Très pertinent et préoccupant.

Martin Lessard

Martin Lessard

11h20, le marathon se poursuit avec Martin Lessard, qui présente «Étude de cas : Crowdsourcing: mettre la foule à profit». Il nous a fait nous questionner sur ce principe intéressant de Crowdsourcing (désolé, il n’y a pas de mot français pour ce néologisme et j’ai fait une requête à l’OQLF). Comment les utilisateurs peuvent-ils ajouter de la valeur à notre produit? Les «données» étant devenues la nouvelle richesse, les utilisateurs peuvent-ils générer des données? Pouvons-nous voir au-delà de la prochaine courbe grâce à la communauté? La communauté comme groupe idéateur devient-elle le nouveau brainstorm de masse? Nous avons aussi compris à travers l’étude de cas présentée que la communauté devait être entretenue, l’activité générant de l’activité… enfin, en guise de conclusion, je cite cette phrase très sage «Au début d’une communauté il n’y a personne, la communauté c’est nous». Encore une fois, une présentation très pertinente.

12h, le dîner enfin, je commençais à m’autodigérer. Les sandwichs sont raffinés, savoureux, au dessus de la moyenne. On aurait préféré des assiettes plus écologiques et une meilleure «utilisabilité» de la minuscule truelle qui faisait office d’outil à manger la mousse au chocolat servie pour dessert.

 

 

 

 

Sylvain Paillard de Guidyu

Sylvain Paillard

13h30, j’assiste à «Comment l’intelligence artificielle révolutionnera l’expérience client et maximisera vos investissements en marketing» donné par Sylvain Paillard de Guidyu. J’avais de grandes attentes face au titre de cette communication et je suis resté sur ma faim. Il y avait pourtant du potentiel en démarrant la conférence avec un constat comme  «L’approche traditionnelle ne fonctionne pas, place à l’intelligence artificielle». Selon monsieur Paillard, la clé sera l’auto adaptation du système aux besoins des utilisateurs. Il demande aussi «pourquoi décider à l’avance pour l’utilisateur quelle sera l’organisation de l’information d’un site»? Améliorer l’expérience utilisateur «automatiquement»… devient-il un rêve accessible? Je n’en ai pas eu la preuve. J’aurais peut-être dû aller la quérir au kiosque de Guidyu, ce que je n’ai pas fait. Pas assez convaincu, mea culpa. Toutefois, il nous a dit que le site de Corbeil Électroménagers, un de leurs clients, serait à surveiller dans les prochaines semaines, comme un exemple d’application de ces idées potentiellement novatrices. Thomas, sors de mon corps! Attendons de voir, laissons la chance au coureur.

 

 

 

Brian Donovan

Brian Donovan

14h10, j’attend avec impatience la conférence «La Gestion du risque et de la sécurité des documents électroniques confidentiels», sujet qui me préoccupe beaucoup professionnellement. Le présentateur pressenti, monsieur Stéphane LeSieur, a dû être remplacé à pied levé Brian Donovan, auquel je lève mon chapeau. Toutefois, la présentation en a souffert et s’est transformée en démo d’Adobe LiveCycle® où monsieur Donovan a sécurisé un PDF d’Hydro Québec devant nous.

Patricia Tessier

Patricia Tessier

14h50, je me rend à la présentation de madame Patricia Tessier, intitulée «Marketing : La crise comme source d’innovation». Ce fut une conférence joyeusement animée et pleine d’humour. Malheureusement, c’est le moment que Twitter a choisi pour nous faire faux bond. Après avoir essayé désespérément de me reconnecter pendant quelques minutes, avant que je comprenne que les serveurs de Twitter étaient en maintenance, j’ai finalement pu me concentrer sur la conférence. J’en retiens des idées sur la survie et le renforcement de certaines marques grâce au web social, ces mêmes marques qui étaient condamnées par certains experts. Aussi, l’idée que dans cette ère du web social, la franchise et le fait de faire ce que l’on promet était primordial, comme en témoigne le cas Bixi et de ses faux blogueurs.

 

 

 

Hervé Fischer

Hervé Fischer

15h50, le dernier sprint, une débute par «Le principe de divergence» d’Hervé Fischer, le scientifique philosophe nous a entretenu sur sa vision de l’évolution humaine marquée par ce qu’il nomme divergence. Pour lui, l’évolution humaine ne s’exprime pas seulement de manière biologique, mais aussi par la pensée et les idées, car l’évolution de l’espèce humaine s’est accélérée et a produit des mutations par les idées. Il précise que la technologie est capable de créer la divergence dans notre évolution, mais pas jusqu’à endosser le discours de l’utopie technoscientifique de gens comme Ray Kurzweil. Toujours intéressant monsieur Fischer.

 

 

 

 

Jessica Lipnack

Jessica Lipnack

16h10, c’est au tour de Jessica Lipnack de nous livrer un vibrant «Please network!» comme conclusion à sa conférence «La Charte Numérique : Comment encourager la transparence à travers toute l’entreprise». Elle nous y a fait visualiser la «géographie» du gouvernement américain, une vue en réseau et une manière vraiment intéressante de visualiser une chose si complexe. Wow! Elle nous a fait prendre conscience que nous somme aveuglés par notre perception (fausse) de notre organisation et des organisations en général. Selon madame , la hiérarchie a une forme de losange et non de pyramide… Il faut maintenant juxtaposer la somme des réseaux d’information, sociaux, de personnes, de positions pour se doter d’une nouvelle vue d’ensemble. Brillant!

 

 

 

Gabe McIntyre

Gabe McIntyre

16h30, Gabe McIntyre, le plus «métaphysique» des conférenciers nous a fait beaucoup réfléchir dans sa conférence «Gérer son I-dentité numérique jusqu’à l’E-mortalité Web». Il suggère qu’aujourd’hui, c’est une bonne idée d’offrir le «nom du bébé.com» comme cadeau de baby shower. Il prétend que nous somme tous en train d’archive de notre vie personnelle en ligne et que c’est notre notre héritage virtuel aux générations futures. Il nous questionne «Que restera-t-il de vous sur internet après votre mort?», «Voudrez vous être effacés ou être gardés en mémoire?», «Combien d’entre vous ont spécifié des instructions pour le virtuel dans leur testament?», «Nos présences virtuelles pourront-elles continuer à communiquer après notre mort?»… Les données que nous créons aujourd’hui seront notre communication avec les cultures du futur… Pertinent, dérangeant, urgent de réfléchir à cela, car, l’e-mortalité virtuelle est en cours de réalisation dès aujourd’hui.

 

Cyrille de Lasteyrie alias Vinvin

Cyrille de Lasteyrie alias Vinvin

16h50, Cyrille de Lasteyrie alias Vinvin vient nous faire la dernière communication, sur un air humoristique et très drôle, en l’occurrence, «Réseaux sociaux : voulez-vous être mon ami (ou follower, fan, listener, etc.) ?» Très difficile à résumer ce Vinvin, pour qui «Confirmer» ou «Ignorer» un ami dans Facebook, là ou la vie commence et où nous somme tous les paparazzis des autres, ce n’est pas rien, c’est méchant! En nous confiant qu’il rêve qu’Ashton Kutcher le Twitte, car il veut sortir de l’anonymat, il nous présente sa plus fameuse création, j’ai nommé «Le graphe Enberg». Décidément hilarant monsieur Vinvin.

Présentation de Vinvin

Présentation de Vinvin

Le graphe Enberg

Le graphe Enberg

17h10, un panel animé par Marc Canter de BroadbandMechanics, regroupant Patrick Chanezon de Google, Evan Prodromou d’Identi.ca et Allen Tom de Yahoo termine la journée en discutant du sujet «Open Web».

Marc Canter, Patrick Chanezon, Evan Prodromou et Allen Tom

Marc Canter, Patrick Chanezon, Evan Prodromou et Allen Tom

Vraiment ouvert à tous les usagers ?. Chacun y va de sa vision de l’open web, mais tous ne s’entendent pas sur les manières d’y arriver. À les entendre, j’ai l’impression que ce n’est pas demain la veille. Mais enfin, ils sont au moins tous assis sur la même scène et discutent et brassent des idées, très civilement ensemble, c’est déjà ça.

18h, snif, c’est fini, j’ai adoré mon expérience et remercie particulièrement Claude Malaison et l’équipe de webcom 2009 pour m’avoir donné cette opportunité. Je remercie aussi mes collègues blogueurs officiels, Bertrand Duperrin, Jérôme Paradis, Kim Vallée et Frédéric Harper, avec qui j’ai eu beaucoup de plaisir à collaborer et que j’ai appris à mieux connaître, car, voyez-vous, derrière tous ces caractères, ces pixels et ces URLs, il y a avant tout, de très belles personnes. Direction party webcom.

Philippe Bonneau

Philippe Bonneau